Columbiad

Construction
Qiang était destinée à devenir la cinquième planète colonisée par la Fédération. Située dans un système prometteur, la colonie était la première étape d’une expansion ambitieuse au-delà de Lupine, son point de départ. Un an de voyage attendait les quelques quatre mille colons partis sur le Columbiad, un vaisseau mis en service depuis une dizaine d’années, mais qui n’avait pas encore fait ses preuves. Quarante ans s’étaient écoulés depuis la colonisation de Lupine, la dernière planète colonisée, après quoi les colons furent notamment appelés pour des stations sans grande envergure.

Intégration à la Flotte
L’excitation fut donc à son comble pour ces habitués des voyages stellaires qui allaient, encore une fois, permettre d’écrire une nouvelle page de l’histoire. Deux mois avaient passé depuis leur départ quand ils reçurent un contre-ordre : revenir sur Terre. La Fédération était tombée et leur mission s’en trouvait avortée alors même qu’elle commençait. La trajectoire du Columbiad fut stoppée immédiatement. La plupart des occupants du vaisseau n’avaient jamais connu la Terre et n’avaient aucune envie de la connaître. Ils avaient tous dédié leur vie à l’expansion de l’humanité et à son rayonnement dans la galaxie. Retourner sur Terre, c’était réduire à néant tous les efforts de leurs ancêtres, qui avaient quitté leurs maisons et leurs familles pour un meilleur futur. Le Columbiad resta alors à la dérive pendant un mois, paralysé entre l’aberration, le doute et la peur, celle de se mettre à dos ce nouveau gouvernement qui répudiait leur précieuse idéologie. C’est en explorant les radios pirates que les colons furent informés de la rébellion d’Adam Wilkinson. La relation entre colons et militaires fut toujours épineuse, d’abord par désaccord, avant de devenir un principe, un stéréotype que les masses avaient adopté sans réfléchir. Pourtant, les différends furent mis de côté, car le gouverneur de Mars avait eu le courage de faire ce que personne au sein du Columbiad n’avait osé. Ils abandonnèrent alors leur trajectoire vers Qiang pour se diriger vers la flotte et un horizon inconnu. La décision fut prise à la quasi-unanimité. Un vaisseau fut donné à ceux qui refusaient de devenir hors-la-loi – principalement des non-colons appelés en renfort –, qui s’empressèrent de rejoindre leurs familles sur Terre. Le reste jura aveuglément fidélité au dernier bastion de la Fédération.

Il divisé en deux parties : habitations et production. La tête du vaisseau héberge tous les travailleurs du Columbiad, mais aussi ceux d’autres vaisseaux. Ils ont la chance de disposer d’appartements dans des couloirs pensés comme de véritables rues, alors que le reste de la flotte doit se contenter de cabines. C’est aussi un lieu d’échanges et de divertissement. Ici, on troque et on vend ses produits d’artisanat, comme des vêtements ou des décorations, et on peut aller boire un verre ou assister à un spectacle. L’arrière du vaisseau, quant à lui, est dédié uniquement à la production. Son agriculture nourrit une grande partie de la flotte et de nombreux vaisseaux plus petits dépendent de la station de traitement des eaux du Columbiad. Les résidents sont majoritairement des ouvriers, des marchands et d’autres travailleurs. En tant que vaisseau colonial, il y règne une ambiance très populaire, à la fois chaleureuse et survoltée. Les places à son bord sont chères; ainsi, la plupart des habitants sont les colons de Qiang et leurs enfants, aujourd’hui adultes, ce qui perpétue leurs habitudes et leur mentalité, l’envie d’exploration et de liberté.

Le Columbiad est très souvent perçu comme le centre-ville de la flotte. Il est le vaisseau le plus fréquenté et il est considéré comme le lieu de vie principal. Les fêtes et les rassemblements ont souvent lieu à son bord, tant sa capacité d’accueil est impressionnante. Si vous cherchez quelque chose, il est probable que vous le trouviez lors de l'Australe ou d'un des nombreux marchés. Le gouvernement a une certaine confiance envers le vaisseau et, si elle est bien fondée, cela n’empêche pas les résidents d’en profiter pour y introduire le marché noir et d’autres services moins licites.